mardi 14 novembre 2017
lundi 13 novembre 2017
694 - La lavandière
Inde 2014 photo 3972 1/30
Inde : Badami, la lavandière en plein travail ...
"...
Mais l'eau n'interrompt pas sa course aventureuse
Malgré tant de travaux et de sommeils. Voici
La brèche ouverte sur l'horizon obscurci
Par la poussière d'eau. Le lit de pierre plate
Finit brusque, et le flot, pesante nappe, éclate
En un rugissement perpétuel. En bas,
Les rocs éparpillés comme après des combats
De titans, brisent l'eau sur leurs arêtes dures.
Au loin, tout est mouillé. L'audace des verdures
Plantureuses encadre et rompt souvent l'éclat
De la chute écumeuse.
Malgré tant de travaux et de sommeils. Voici
La brèche ouverte sur l'horizon obscurci
Par la poussière d'eau. Le lit de pierre plate
Finit brusque, et le flot, pesante nappe, éclate
En un rugissement perpétuel. En bas,
Les rocs éparpillés comme après des combats
De titans, brisent l'eau sur leurs arêtes dures.
Au loin, tout est mouillé. L'audace des verdures
Plantureuses encadre et rompt souvent l'éclat
De la chute écumeuse.
..."
Charles Cros Le fleuve
vendredi 10 novembre 2017
693 - Journal de bord T1 p 81-82
Journal de bord T1 p 81-82
La lune
on ne la voit dans les fêtes.
Il y a trop de lunes
sur la pelouse !
on ne la voit dans les fêtes.
Il y a trop de lunes
sur la pelouse !
Tout veut jouer à être lune.
La même fête
C’est une lune blessée
qui est tombée sur la ville.
La même fête
C’est une lune blessée
qui est tombée sur la ville.
Des lunes microscopiques
dansent sur les vitres
Et certaines restent
Sur les gros nuages
De la fanfare.
dansent sur les vitres
Et certaines restent
Sur les gros nuages
De la fanfare.
La lune de l’azur
on ne la voit pas dans les fêtes
Elle se voile et soupire :
» J’ai mal aux yeux ! »
on ne la voit pas dans les fêtes
Elle se voile et soupire :
» J’ai mal aux yeux ! »
Federico Garcia Lorca, Poemas de la Feria
Traduction de Winston Perez
Traduction de Winston Perez
mercredi 8 novembre 2017
692 - Corvée d'eau
Inde 2014 photo 3030 1/30
Inde :Chennai, Park Town, la petite porteuse d'eau paraît bien frêle avec cette grosse jarre ....
Les femmes et
les petites filles sont les premières victimes de la crise de l’eau
provoquée par la pollution, la sécheresse et les multinationales,
ces vendeurs d’eau. La corvée de l’eau a toujours existé et
existe partout dans les zones rurales. Les femmes et les jeunes
filles parcourent plusieurs kilomètres, entre 3 heures
et 6 heures à pied tous les matins pour aller chercher l’eau.
Entre 15 et 25% de leur énergie journalière est dépensée pour
cette tâche. Cette corvée présente un obstacle pour la
scolarisation des filles et pour l’émancipation des femmes. Aller
chercher de l’eau fait partie de l’inégalité des sexes.
Saïda
Schreiner in Mediapart
L'article en
totalité
lundi 6 novembre 2017
691 - Les filaos
Inde 2014 photo 3565 1/30
Environs Allepey, Thottapalli Harbour, derrière le rideau de filaos, un minuscule port très ouvert, sur la plage ...
«
Là-bas, au flanc d’un mont couronné par la brume,
Entre deux noirs ravins roulant leurs frais échos,
Sous l’ondulation de l’air chaud qui s’allume
Monte un bois toujours vert de sombres filaos.
Pareil au bruit lointain de la mer sur les sables,
Là-bas, dressant d’un jet ses troncs roides et roux,
Cette étrange forêt aux douleurs ineffables
Pousse un gémissement lugubre, immense et doux.
Là-bas, bien loin d’ici, dans l’épaisseur de l’ombre,
Et tous pris d’un frisson extatique, à jamais,
Ces filaos songeurs croisent leurs nefs sans nombre,
Et dardent vers le ciel leurs flexibles sommets.
Le vent frémit sans cesse à travers leurs branchages,
Et prolonge en glissant sur leurs cheveux froissés,
Pareil au bruit lointain de la mer sur les plages,
Un chant grave et houleux dans les taillis bercés.
Des profondeurs du bois, des rampes sur la plaine,
Du matin jusqu’au soir, sans relâche, on entend
Sous la ramure frêle une sonore haleine,
Qui naît, accourt, s’emplit, se déroule et s’étend
Sourde ou retentissante, et d’arcade en arcade
Va se perdre aux confins noyés de brouillards froids,
Comme le bruit lointain de la mer dans la rade
S’allonge sous les nuits pleines de longs effrois.
Et derrière les fûts pointant leurs grêles branches
Au rebord de la gorge où pendent les mouffias,
Par place, on aperçoit, semés de taches blanches,
Sous les nappes de feu qui pétillent en bas,
Les champs jaunes et verts descendus aux rivages,
Puis l’océan qui brille et monte vers le ciel.
Nulle rumeur humaine à ces hauteurs sauvages
N’arrive. Et ce soupir, ce murmure immortel,
Pareil au bruit lointain de la mer sur les côtes,
Entre deux noirs ravins roulant leurs frais échos,
Sous l’ondulation de l’air chaud qui s’allume
Monte un bois toujours vert de sombres filaos.
Pareil au bruit lointain de la mer sur les sables,
Là-bas, dressant d’un jet ses troncs roides et roux,
Cette étrange forêt aux douleurs ineffables
Pousse un gémissement lugubre, immense et doux.
Là-bas, bien loin d’ici, dans l’épaisseur de l’ombre,
Et tous pris d’un frisson extatique, à jamais,
Ces filaos songeurs croisent leurs nefs sans nombre,
Et dardent vers le ciel leurs flexibles sommets.
Le vent frémit sans cesse à travers leurs branchages,
Et prolonge en glissant sur leurs cheveux froissés,
Pareil au bruit lointain de la mer sur les plages,
Un chant grave et houleux dans les taillis bercés.
Des profondeurs du bois, des rampes sur la plaine,
Du matin jusqu’au soir, sans relâche, on entend
Sous la ramure frêle une sonore haleine,
Qui naît, accourt, s’emplit, se déroule et s’étend
Sourde ou retentissante, et d’arcade en arcade
Va se perdre aux confins noyés de brouillards froids,
Comme le bruit lointain de la mer dans la rade
S’allonge sous les nuits pleines de longs effrois.
Et derrière les fûts pointant leurs grêles branches
Au rebord de la gorge où pendent les mouffias,
Par place, on aperçoit, semés de taches blanches,
Sous les nappes de feu qui pétillent en bas,
Les champs jaunes et verts descendus aux rivages,
Puis l’océan qui brille et monte vers le ciel.
Nulle rumeur humaine à ces hauteurs sauvages
N’arrive. Et ce soupir, ce murmure immortel,
Pareil au bruit lointain de la mer sur les côtes,
... »
Léon Dierx Les filaos
vendredi 3 novembre 2017
690 - Lagune
Sri Lanka 2016 photo 4981 n&b sepia 1/30
Sri Lanka : Negombo, la lagune
" Pas de satin
feutrés,
ou velours de brouillard,
l’esprit
gante l’émoi
d’une ganse de soie,
puis tisse le silence
de la nuit assoupie
aux bruissements
de rames
parfumées
et lascives.
feutrés,
ou velours de brouillard,
l’esprit
gante l’émoi
d’une ganse de soie,
puis tisse le silence
de la nuit assoupie
aux bruissements
de rames
parfumées
et lascives.
..."
Francis Etienne Sicard Lazzi sur la lagune
mercredi 1 novembre 2017
lundi 30 octobre 2017
688 - Les lavandières
Inde 2014 photo 3970 n&b
Inde : Les lavandières de Badami
"....
Puis la plaine avec ses moissons, puis les hameaux
D'où viennent s'abreuver, au bord, les animaux :
Bœufs, chevaux ; tandis qu'en amont, les lavandières
Font claquer leurs battoirs sur le linge et les pierres.
Ou bien plongent leurs bras nacrés dans l'eau qui court,
Et, montrant leurs pieds nus, le jupon troussé court,
Chantent une chanson où le roi les épouse.
Chanson, pieds nus, bras blancs, font que ce gars en blouse
Distrait, laisse aller seul son cheval fatigué,
Fumant, poitrail dans l'eau, par les courbes du gué.
D'où viennent s'abreuver, au bord, les animaux :
Bœufs, chevaux ; tandis qu'en amont, les lavandières
Font claquer leurs battoirs sur le linge et les pierres.
Ou bien plongent leurs bras nacrés dans l'eau qui court,
Et, montrant leurs pieds nus, le jupon troussé court,
Chantent une chanson où le roi les épouse.
Chanson, pieds nus, bras blancs, font que ce gars en blouse
Distrait, laisse aller seul son cheval fatigué,
Fumant, poitrail dans l'eau, par les courbes du gué.
..."
Charles Cros Le fleuve
vendredi 27 octobre 2017
687 - Aux femmes
Inde 2014 photo 3913 n&b 1/30
Inde : Bangalore, marché ...
"...
L'heure sonne, écoutez, c'est l'heure de la femme ;
Car les temps sont venus, où, tout vêtu de noir,
L'homme, funèbre, a l'air d'être en deuil de son âme
Ah ! rendez-lui son âme, et, comme en un miroir,
Qu'il regarde en la vôtre et qu'il aime à s'y voir.
Car les temps sont venus, où, tout vêtu de noir,
L'homme, funèbre, a l'air d'être en deuil de son âme
Ah ! rendez-lui son âme, et, comme en un miroir,
Qu'il regarde en la vôtre et qu'il aime à s'y voir.
..."
Germain Nouveau Aux femmes
mercredi 25 octobre 2017
686 - Mère et fils
Inde 2015 photo 4902 1/30
Inde : Chennai, rencontre dans le quartier de Chintadripet ....
Quelquefois sur ma tête elle met ses mains pures,
Blanches, ainsi que des frissons blancs de guipures.
Blanches, ainsi que des frissons blancs de guipures.
Elle me baise au front, me parle tendrement,
D’une voix au son d’or mélancoliquement.
D’une voix au son d’or mélancoliquement.
Elle a les yeux couleur de ma vague chimère,
O toute poésie, ô toute extase, ô Mère !
O toute poésie, ô toute extase, ô Mère !
A l’autel de ses pieds je l’honore en pleurant,
Je suis toujours petit pour elle, quoique grand.
Je suis toujours petit pour elle, quoique grand.
Emile Nelligan, Motifs poétiques
lundi 23 octobre 2017
685 - Les pinisi
Indonésie 2015 photo 5105a 1/30
Indonésie :Île de Java, Jakarta, port Sunda Kelapa
Les grands pinisi continuent de transporter le fret à la voile ....
Les grands pinisi continuent de transporter le fret à la voile ....
Blancheur
des vagues dans la crique
Du
soir au matin incessantes
Blancheur
de l'île sous les fleurs
Mais
une seule est enivrante
Memutih ombak di rantau
Petang dan pagi tidak bersela
Memutih bunga di pulau
Setangkai yang menggila
Terjemahan Dari
vendredi 20 octobre 2017
684 - Banana street
Inde 2015 photo 5037a 1/30
Inde : Mysore
En ce pays des perles, de l’aurore,
Des frais lotus et du parler divin,
La poésie a l’horreur du mesquin.
De mon cerveau si je tire à grand peine,
Tant bien que mal, quelques cents vers ici,
C’est déjà trop ; la muse hors d’haleine
Demande grâce et le public aussi.
Dans l’Inde seule ils se font par cent mille
Ces mêmes vers, bien plus, on les y lit.
... »
Louise Ackermann Savitri
Des frais lotus et du parler divin,
La poésie a l’horreur du mesquin.
De mon cerveau si je tire à grand peine,
Tant bien que mal, quelques cents vers ici,
C’est déjà trop ; la muse hors d’haleine
Demande grâce et le public aussi.
Dans l’Inde seule ils se font par cent mille
Ces mêmes vers, bien plus, on les y lit.
... »
Louise Ackermann Savitri
jeudi 19 octobre 2017
mercredi 18 octobre 2017
mardi 17 octobre 2017
lundi 16 octobre 2017
680 - Le couturier
Inde 2015 photo 5019 n&b 1/30
Inde : Mysore
Cent
fois, sur le métier,
J'ai
remis mon ouvrage,
J'ai
repris le sentier
Du
travail avec rage.
Souvent
comme une brute
J'ai
cassé puis refait:
Créer
en la minute
Le
chef-d’œuvre parfait !
Et
de fil en aiguille
J'ai
forcé mon esprit
A
vous bâtir, ô fille
Merveilleuse
et sans prix !
J'ai
respecté la trame :
Pas
un petit défaut !
Et vous devenez dame
Aux
atouts triomphaux !
Et
je m'en vais rêvant
A
ta chair épicée,
Sur
un exquis divan
Mes
rêves t'ont hissée.
Pierre Dupuis
vendredi 13 octobre 2017
679 - L'écolière au travail
Sénégal 2016 photo 5170a 1/30
Sénégal : Casamance, Oussouye, Elinkine
L'école est finie, c'est l’heure de faire les devoirs et d'apprendre ses leçons ....
À
l’école des nuages
On découvre des pays
Où nul n’est jamais parti
Pas même les enfants sages.
Le soleil avec la pluie
L’orage avec l’accalmie
La météorologie
Bouscule le temps
Les visages
Et les couleurs de nos cris
Dans la cour des éclaircies.
Les oiseaux n’ont pas d’histoires
Les arbres n’ont pas d’ennuis
À l’école des nuages
Aucun enfant n’est puni
Les rêves tournent les pages
Aucune leçon ne t’ennuie
C’est l’école des nuages
Elle t’ouvre sur la vie.
On découvre des pays
Où nul n’est jamais parti
Pas même les enfants sages.
Le soleil avec la pluie
L’orage avec l’accalmie
La météorologie
Bouscule le temps
Les visages
Et les couleurs de nos cris
Dans la cour des éclaircies.
Les oiseaux n’ont pas d’histoires
Les arbres n’ont pas d’ennuis
À l’école des nuages
Aucun enfant n’est puni
Les rêves tournent les pages
Aucune leçon ne t’ennuie
C’est l’école des nuages
Elle t’ouvre sur la vie.
Alain
Boudet
mercredi 11 octobre 2017
678 - La Casamance des profondeurs
Sénégal 2016 photo 5171 1/30
Sénégal : Casamance, Oussouye, Elinkine
Je viens des bolongs et des mangroves fertiles de maradoto.
Lieux ou jadis nos mères semaient le riz à double récoltes
Je viens des forêts humides aux lianes majestueuses.
Des bas-fonds odorants que ceintures les palmiers à huile aux amandes douces.
Oui je viens de la Casamance des profondeurs.
..."
Moussa Diounkou Gomis
Elinkine :
village de pêcheurs en bordure d’un bolong, terminus de la route ;
les seules terres plus à l'ouest, sont les îles du delta
accessibles en pirogues uniquement. Population : Diolas, chrétiens et
agriculteurs, et Niominkas, musulmans et pêcheurs, des cochons
partout en liberté dans le village ...
" ...
Lieux ou jadis nos mères semaient le riz à double récoltes
Je viens des forêts humides aux lianes majestueuses.
Des bas-fonds odorants que ceintures les palmiers à huile aux amandes douces.
Oui je viens de la Casamance des profondeurs.
..."
Moussa Diounkou Gomis
dimanche 8 octobre 2017
677 - La petite fille d' Oussouye
Sénégal 2016 photo 5170 1/30
Sénégal : Oussouye en Casamance.
Le
bus parti, c’est plusieurs check-points, hommes en armes, arrêt
aux postes de gendarmes pour déclarer les passagers, et entre les
deux, on croise des patrouilles, des militaires, par 3 véhicules, une
dizaine d’hommes sur chaque, le premier et le troisième armés d’une
mitrailleuse lourde sur tourelle !!!
" ...
Seigneur je ne veux plus aller à leur école ,
faites je vous en prie que je n’y aille plus
Je veux suivre mon père dans les ravines fraîches
quand la nuit flotte encore dans le mystère des bois
où glissent les esprits que l’aube vient chasser
Je veux aller pieds nus par les sentiers brûlés
qui longent vers midi les mares assoiffées
je veux dormir ma sieste au pied des lourds manguiers
faites je vous en prie que je n’y aille plus
Je veux suivre mon père dans les ravines fraîches
quand la nuit flotte encore dans le mystère des bois
où glissent les esprits que l’aube vient chasser
Je veux aller pieds nus par les sentiers brûlés
qui longent vers midi les mares assoiffées
je veux dormir ma sieste au pied des lourds manguiers
..."
Guy Tirolien
vendredi 6 octobre 2017
676 - Ô femme pas une graine de mil ...
Sénégal 2016 photo 5154b n&b 1/30
Sénégal, Yoff : dans
le village , j’ai goûte de nouvelles choses aujourd'hui, des
accras à la farine de pois chiches avec une sauce à l'oignon, puis
du « mijoté », une sorte de ragoût au thon frais
(des bonites en fait ) et à l'oignon, et comme c’est vendu dans
la rue, ça se mange froid en sandwich dans une demi baguette,
c’était mon petit dej !!!
Voici que l’air s’immobilise
Pas une aile d’oiseau
La cigale a délaissé l’archet de son violon
Aucune cadence du pilon de Kumba
Ô femme pas une graine de mil
Concassé sur ton van
Midi tu me fais peur
Tu as éparpillé tes braises
La femme assise à l’ombre
Tresse les cheveux de ses compagnes
Femme à l’affût d’un imprudent
Midi tu me fais peur
Voici que l’air s’immobilise
Comme du lait caillé au fond
D’une calebasse
Pas une aile d’oiseau
La cigale a délaissé l’archet de son violon
Aucune cadence du pilon de Kumba
Ô femme pas une graine de mil
Concassé sur ton van
Midi tu me fais peur
Tu as éparpillé tes braises
La femme assise à l’ombre
Tresse les cheveux de ses compagnes
Femme à l’affût d’un imprudent
Midi tu me fais peur
Voici que l’air s’immobilise
Comme du lait caillé au fond
D’une calebasse
Cheik Aliou Ndao
mercredi 4 octobre 2017
675 - Et l’ombre mord un pan du village ...
Sénégal 2016 photo 5161 n&b 1/30
Senegal : Yoff, je
commence ma journée avec les pêcheurs, des le lever du jour, voire
bien avant, le vie du village est là, sur la plage.
Je
discute un moment avec Malek, installé dans sa pirogue, sa fillette
de trois ans à ses côtés qu grimpe partout ; il me parle de
ses pêches en Angola, où il partait en groupe, jusqu'à 45
pirogues ...
Mes villages ont peur de l’ombre
Mais l’ombre les prévient
Avant de les habiller de nuit
Une mère avive le tison pâle
Un enfant ramène les chèvres
Un père bénit le soir hésitant
Et l’ombre mord un pan du village
Si doucement que la peur s’estompe
Bonne nuit villages d’Afrique.
Malick
Fall
lundi 2 octobre 2017
674 - C'est I'Afrique qui repousse
Sénégal 2016 photo 5154c n&b 1/30
Sénégal : Yoff, ce
matin promenade chez les Lebou, des pêcheurs qui occupent le site
depuis des siecles ...
Afrique
mon Afrique
Afrique des fiers guerriers dans les savanes ancestrales
Afrique que chante ma grand-mère
Au bord de son fleuve lointain
Je ne t'ai jamais connue
Mais mon regard est plein de ton sang
Ton beau sang noir à travers les champs répandu
Le sang de ta sueur
La sueur de ton travail
Le travail de I' esclavage
L'esclavage de tes enfants
Afrique dis-moi Afrique
Est-ce donc toi ce dos qui se courbe
Et se couche sous le poids de l'humilité
Ce dos tremblant à zébrures rouges
Qui dit oui au fouet sur les routes de midi
Alors gravement une voix me répondit
Fils impétueux cet arbre robuste et jeune
Cet arbre là-bas
Splendidement seul au milieu des fleurs
blanches et fanées
C'est I'Afrique ton Afrique qui repousse
Qui repousse patiemment obstinément
Et dont les fruits ont peu à peu
L' amère saveur de la liberté.
Afrique des fiers guerriers dans les savanes ancestrales
Afrique que chante ma grand-mère
Au bord de son fleuve lointain
Je ne t'ai jamais connue
Mais mon regard est plein de ton sang
Ton beau sang noir à travers les champs répandu
Le sang de ta sueur
La sueur de ton travail
Le travail de I' esclavage
L'esclavage de tes enfants
Afrique dis-moi Afrique
Est-ce donc toi ce dos qui se courbe
Et se couche sous le poids de l'humilité
Ce dos tremblant à zébrures rouges
Qui dit oui au fouet sur les routes de midi
Alors gravement une voix me répondit
Fils impétueux cet arbre robuste et jeune
Cet arbre là-bas
Splendidement seul au milieu des fleurs
blanches et fanées
C'est I'Afrique ton Afrique qui repousse
Qui repousse patiemment obstinément
Et dont les fruits ont peu à peu
L' amère saveur de la liberté.
David
Diop
mercredi 27 septembre 2017
673 - Le pouls profond de l'Afrique
Sénégal 2016 photo 5164d n&b 1/30
Senegal : Yoff, un vent à decorner les bœufs, des chèvres dans les rues, à part
la rue principale pas de goudron ,du sable, des tapis de mouches
absolument partout ...
Femme, pose sur mon front tes mains balsamiques, tes mains douces plus que fourrure.
Là-haut les palmes balancées qui bruissent dans la haute brise nocturne
À peine. Pas même la chanson de nourrice.
Qu'il nous berce, le silence rythmé.
Écoutons son chant, écoutons battre notre sang sombre, écoutons
Battre le pouls profond de l'Afrique dans la brume des villages perdus.
Voici que décline la lune lasse vers son lit de mer étale
Voici que s'assoupissent les éclats de rire, que les conteurs eux-mêmes
Dodelinent de la tête comme l'enfant sur le dos de sa mère
Voici que les pieds des danseurs s'alourdissent, que s'alourdit la langue des chœurs alternés.
C'est l'heure des étoiles et de la Nuit qui songe
S'accoude à cette colline de nuages, drapée dans son long pagne de lait.
Les toits des cases luisent tendrement. Que disent-ils, si confidentiels, aux étoiles ?
Dedans, le foyer s'éteint dans l'intimité d'odeurs âcres et douces.
...
Léopold Sedar Senghor
lundi 25 septembre 2017
672 - La lavandière
Laos 2013 photo 1570 n&b 1/30
Laos :Vang Vieng, la lessive dans la campagne juste avant Ban Phone Ngeum ...
Sachez
qu’hier, de ma lucarne,
J’ai vu, j’ai couvert de clins d’yeux
Une fille qui dans la Marne
Lavait des torchons radieux.
J’ai vu, j’ai couvert de clins d’yeux
Une fille qui dans la Marne
Lavait des torchons radieux.
...
Ô
laveuse à la taille mince
Qui vous aime est dans un palais.
Si vous vouliez, je serais prince ;
Je serais dieu, si tu voulais. — »
Qui vous aime est dans un palais.
Si vous vouliez, je serais prince ;
Je serais dieu, si tu voulais. — »
…
Victor
Hugo La chanson des rues et des bois
vendredi 22 septembre 2017
671 - Les piègeurs d'oiseaux
Laos 2013 photo 1571 n&b 1/30
Laos :Vang Vieng, environs Ban Phone Ngeum. Les piégeurs d'oiseaux. Je m'étais égaré en suivant un torrent asséché quand je suis tombé sur ces deux pirates... Ils fabriquaient leurs pièges sur place ...
Laos :Vang Vieng, environs Ban Phone Ngeum. Les piégeurs d'oiseaux. Je m'étais égaré en suivant un torrent asséché quand je suis tombé sur ces deux pirates... Ils fabriquaient leurs pièges sur place ...
Oui, l'homme est responsable et rendra compte un jour.
Sur cette terre où l'ombre et l'aurore ont leur tour,
Sois l'intendant de Dieu, mais l'intendant honnête.
Tremble de tout abus de pouvoir sur la bête.
Te figures-tu donc être un tel but final
Que tu puisses sans peur devenir infernal,
Vorace, sensuel, voluptueux, féroce,
Échiner le baudet, exténuer la rosse,
En lui crevant les yeux engraisser l'ortolan,
Et massacrer les bois trois ou quatre fois l'an ?
Ce gai chasseur, armant son fusil ou son piège,
Confine à l'assassin et touche au sacrilège.
Penser, voilà ton but ; vivre, voilà ton droit.
Tuer pour jouir, non. Crois-tu donc que ce soit
Pour donner meilleur goût à la caille rôtie
Que le soleil ajoute une aigrette à l'ortie,
Peint la mûre, ou rougit la graine du sorbier ?
Dieu qui fait les oiseaux ne fait pas le gibier.
Sur cette terre où l'ombre et l'aurore ont leur tour,
Sois l'intendant de Dieu, mais l'intendant honnête.
Tremble de tout abus de pouvoir sur la bête.
Te figures-tu donc être un tel but final
Que tu puisses sans peur devenir infernal,
Vorace, sensuel, voluptueux, féroce,
Échiner le baudet, exténuer la rosse,
En lui crevant les yeux engraisser l'ortolan,
Et massacrer les bois trois ou quatre fois l'an ?
Ce gai chasseur, armant son fusil ou son piège,
Confine à l'assassin et touche au sacrilège.
Penser, voilà ton but ; vivre, voilà ton droit.
Tuer pour jouir, non. Crois-tu donc que ce soit
Pour donner meilleur goût à la caille rôtie
Que le soleil ajoute une aigrette à l'ortie,
Peint la mûre, ou rougit la graine du sorbier ?
Dieu qui fait les oiseaux ne fait pas le gibier.
Victor Hugo
mercredi 20 septembre 2017
670 - La vie n'a pas d'âge
Laos 2013 photo 1585 n&b 1/30
Laos :Vientiane, marché Khua Dinv. Cette vieille femme avait une peau fascinante, fripée au dela du raisonnable, les veines saillantes, comme en relief; on aurait dit qu'il n'y avait plus assez de corps pour remplir cette peau...
La
vie n'a pas d'âge.
La vraie jeunesse ne s'use pas.
On a beau l'appeler souvenir,
On a beau dire qu'elle disparaît,
On a beau dire et vouloir dire que tout s'en va,
Tout ce qui est vrai reste là.
Quand la vérité est laide, c'est une bien fâcheuse histoire,
Quand la vérité est belle, rien ne ternit son miroir.
Les gens très âgés remontent en enfance
Et leur coeur bat
Là ou il n'y a pas d'autrefois.
La vraie jeunesse ne s'use pas.
On a beau l'appeler souvenir,
On a beau dire qu'elle disparaît,
On a beau dire et vouloir dire que tout s'en va,
Tout ce qui est vrai reste là.
Quand la vérité est laide, c'est une bien fâcheuse histoire,
Quand la vérité est belle, rien ne ternit son miroir.
Les gens très âgés remontent en enfance
Et leur coeur bat
Là ou il n'y a pas d'autrefois.
Jacques Prévert
lundi 18 septembre 2017
jeudi 14 septembre 2017
668 - Fougères
France 2011 photo 2789 1/30
Pléguien
Ô Forêt, toi qui vis passer bien des amants
Le long de tes sentiers, sous tes profonds feuillages,
Confidente des jeux, des cris et des serments,
Témoin à qui les âmes avouaient leurs orages.
Le long de tes sentiers, sous tes profonds feuillages,
Confidente des jeux, des cris et des serments,
Témoin à qui les âmes avouaient leurs orages.
Ô Forêt, souviens-toi de ceux qui sont venus
Un jour d'été fouler tes mousses et tes herbes,
Car ils ont trouvé là des baisers ingénus
Couleur de feuilles, couleur d'écorces, couleur de rêves.
Un jour d'été fouler tes mousses et tes herbes,
Car ils ont trouvé là des baisers ingénus
Couleur de feuilles, couleur d'écorces, couleur de rêves.
Ô Forêt, tu fus bonne, en laissant le désir
Fleurir, ardente fleur, au sein de ta verdure.
L'ombre devint plus fraîche : un frisson de plaisir
Enchanta les deux cœurs et toute la nature.
Fleurir, ardente fleur, au sein de ta verdure.
L'ombre devint plus fraîche : un frisson de plaisir
Enchanta les deux cœurs et toute la nature.
Ô Forêt, souviens-toi de ceux qui sont venus
Un jour d'été fouler tes herbes solitaires
Et contempler, distraits, tes arbres ingénus
Et le pâle océan de tes vertes fougères.
Remy de GourmontUn jour d'été fouler tes herbes solitaires
Et contempler, distraits, tes arbres ingénus
Et le pâle océan de tes vertes fougères.
mercredi 13 septembre 2017
vendredi 8 septembre 2017
jeudi 7 septembre 2017
665 - Le filet
France 2011 photo 2728 1/30
Saint-Quay Portrieux
Ceux-ci traînent leur vie
Comme un filet de pêche.
Sans hargne et sans un cri,
Sans que nul se dépêche,
Ils rassemblent ainsi
Ce que le temps leur laisse.
Quand il ont fait le tri
Des joies et des tristesses,
Ils recommencent, et puis,
Et toujours, et sans cesse,
Sans passion, sans souci,
Avec les moindres gestes
Ceux-ci traînent leur vie
Comme un filet de pêche.
Comme un filet de pêche.
Sans hargne et sans un cri,
Sans que nul se dépêche,
Ils rassemblent ainsi
Ce que le temps leur laisse.
Quand il ont fait le tri
Des joies et des tristesses,
Ils recommencent, et puis,
Et toujours, et sans cesse,
Sans passion, sans souci,
Avec les moindres gestes
Ceux-ci traînent leur vie
Comme un filet de pêche.
Georges Tanneau
mardi 5 septembre 2017
lundi 4 septembre 2017
663 - Drôle de coco ce cola là !
Cambodge 2013 photo 2694 1/30
Cambodge : Phnom Penh, Où que vous soyez dans le monde, vous en trouverez. Le Coca-Cola est
aujourd’hui un des symboles de la consommation de masse et de la
mondialisation.
" ...
Casse-couilles !
C C, va !
Coca-cola, va.
Playmobil.
Demi demi-playmobil !
Mais enfin mademoiselle
Enfin, je ne comprends pas
C.. C'est une méprise
Gros puceau, va !
Ouais, tu veux que j'continue à t'insulter ?
Mais pourquoi tu restes là ?
Alleeez, vas-t'en !
Tu chantes, t'es poëte et t'es en manque . Vas-t'en
Sois gentil, rentres chez toi
Bois une bière au bar
J'ai déjà pas mal bu
Qu'est-ce que tu veux ?
Mais BOOUUUGE !"
C C, va !
Coca-cola, va.
Playmobil.
Demi demi-playmobil !
Mais enfin mademoiselle
Enfin, je ne comprends pas
C.. C'est une méprise
Gros puceau, va !
Ouais, tu veux que j'continue à t'insulter ?
Mais pourquoi tu restes là ?
Alleeez, vas-t'en !
Tu chantes, t'es poëte et t'es en manque . Vas-t'en
Sois gentil, rentres chez toi
Bois une bière au bar
J'ai déjà pas mal bu
Qu'est-ce que tu veux ?
Mais BOOUUUGE !"
Philippe Katerine
vendredi 1 septembre 2017
662 - J’emplis mes narines de ces âpres parfums ...
Cambodge 2013 photo 2684 1/30
Cambodge : Phnom penh, beaucoup de choses se passent dans la rue ...
Aux vertiges de mes larges concupiscences,
Une inclinaison hardie pour les voluptés
Cajole mon cœur et ma phtisique existence
– Ainsi, je me consacre aux marcs ensorcelés.
Une inclinaison hardie pour les voluptés
Cajole mon cœur et ma phtisique existence
– Ainsi, je me consacre aux marcs ensorcelés.
J’abreuve mon esprit de cette douce essence
Et comme Sîn lune durant l’obscurité
Je serpente l’amer et cueille les fragrances
Délicates des lointains rivages sablés.
Et comme Sîn lune durant l’obscurité
Je serpente l’amer et cueille les fragrances
Délicates des lointains rivages sablés.
Et ces ténèbres m’enjôlent d’une langueur
Acrimonieuse et fascinante de saveurs.
Acrimonieuse et fascinante de saveurs.
J’emplis mes narines de ces âpres parfums
Et m’abandonne enivré aux philtres mystiques,
Encore un arôme de cannelle sur son sein.
L’ivresse est absolue – ma nymphéa d’Afrique.
Et m’abandonne enivré aux philtres mystiques,
Encore un arôme de cannelle sur son sein.
L’ivresse est absolue – ma nymphéa d’Afrique.
Didier Sicchia, La rhétorique de l’ineffable,
jeudi 31 août 2017
661 - La fille et le chien
Cambodge 2013 photo 2542 2/30
Cambodge : Koh Kong, village de Phumi Pak Khlang, à l'embouchure de la Prek Kaoh Pao.
Un soir où je marchais dans les rues d'une ville
J’aperçus par hasard un couple bien étrange
Formé d'un grand chien noir que tenait une fille,
Une petite fille au visage d'un ange.
Elle était accroupie contre son compagnon,
Le tenant enlacé de ses bras longs et pales
Qui encerclaient le cou et ses grands cheveux blonds
Pendaient négligemment sur ses vêtements sales.
Durant quelques instants, j'ai croisé son regard
Et j'ai vu dans ses yeux une grande tristesse
Et les yeux du grand chien reflétaient ce regard
Qui traduisait sans peine une immense détresse.
Et puis j'ai poursuivi mon chemin inutile,
Laissant sur son trottoir la douloureuse enfant
Et son fidèle ami au cœur de cette ville,
Eux qui surent trop tôt le désenchantement.
Lorsque je vous revois dans cette rue obscure,
O toi la douce enfant, et toi, son beau chien noir,
J'imagine pour vous un brasier de verdure
Dans lequel vous courez sans ombre à votre espoir.
J’aperçus par hasard un couple bien étrange
Formé d'un grand chien noir que tenait une fille,
Une petite fille au visage d'un ange.
Elle était accroupie contre son compagnon,
Le tenant enlacé de ses bras longs et pales
Qui encerclaient le cou et ses grands cheveux blonds
Pendaient négligemment sur ses vêtements sales.
Durant quelques instants, j'ai croisé son regard
Et j'ai vu dans ses yeux une grande tristesse
Et les yeux du grand chien reflétaient ce regard
Qui traduisait sans peine une immense détresse.
Et puis j'ai poursuivi mon chemin inutile,
Laissant sur son trottoir la douloureuse enfant
Et son fidèle ami au cœur de cette ville,
Eux qui surent trop tôt le désenchantement.
Lorsque je vous revois dans cette rue obscure,
O toi la douce enfant, et toi, son beau chien noir,
J'imagine pour vous un brasier de verdure
Dans lequel vous courez sans ombre à votre espoir.
Renaud Bosc
mercredi 30 août 2017
660 - Le village à midi
Cambodge 2013 photo 2486 1/30
Cambodge : Kampong Chnang, Île de Kampong Lang,
Le village à midi. La mouche d’or bourdonne
entre les cornes des bœufs.
Nous irons, si tu le veux,
Si tu le veux, dans la campagne monotone.
entre les cornes des bœufs.
Nous irons, si tu le veux,
Si tu le veux, dans la campagne monotone.
Entends le coq… Entends la cloche… Entends le paon…
Entends là-bas, là-bas, l’âne…
L’hirondelle noire plane,
Les peupliers au loin s’en vont comme un ruban.
Entends là-bas, là-bas, l’âne…
L’hirondelle noire plane,
Les peupliers au loin s’en vont comme un ruban.
Le puits rongé de mousse ! Écoute sa poulie
qui grince, qui grince encor,
car la fille aux cheveux d’or
tient le vieux seau tout noir d’où l’argent tombe en pluie.
qui grince, qui grince encor,
car la fille aux cheveux d’or
tient le vieux seau tout noir d’où l’argent tombe en pluie.
La fillette s’en va d’un pas qui fait pencher
sur sa tête d’or la cruche,
sa tête comme une ruche,
qui se mêle au soleil sous les fleurs du pêcher.
sur sa tête d’or la cruche,
sa tête comme une ruche,
qui se mêle au soleil sous les fleurs du pêcher.
Et dans le bourg voici que les toits noircis lancent
au ciel bleu des flocons bleus ;
et les arbres paresseux
à l’horizon qui vibre à peine se balancent.
au ciel bleu des flocons bleus ;
et les arbres paresseux
à l’horizon qui vibre à peine se balancent.
Francis Jammes
vendredi 9 juin 2017
659 - Street photo
Cambodge 2013 photo 2489 n&b 1/30
Cambodge Koh Kong
"La
mer ! Elle est la grande soeur
dont la berce, inlassable,
les peines, le sommeil de la Terre et du Ciel.
Elle-même
a vie en mouvement
qui chante
la marche d'or du soleil
le tournoi des planètes
et la noce éternelle du jour et de la nuit.
La vie inépuisable
qui se propage, une et généreuse, à tous les continents.
Elle est le manteau large
couleur d'émeraude et d'azur
sur l'épaule de la fraternité du monde."
dont la berce, inlassable,
les peines, le sommeil de la Terre et du Ciel.
Elle-même
a vie en mouvement
qui chante
la marche d'or du soleil
le tournoi des planètes
et la noce éternelle du jour et de la nuit.
La vie inépuisable
qui se propage, une et généreuse, à tous les continents.
Elle est le manteau large
couleur d'émeraude et d'azur
sur l'épaule de la fraternité du monde."
Jacques
Rabemananjara
mercredi 7 juin 2017
658 - Mon eau chante ...
Cambodge 2013 photo 2484 n&b 1/30
Cambodge : Kampong Chnang, depuis le ferry Île Kampong Lang ...
Mon eau n'écoute
pas
mon eau chante
comme un secret
mon eau ne chante
pas
mon eau exulte
comme un secret
mon eau travaille
et à travers tout
roseau exulte
jusqu'au lait du
rire
mon eau est un
petit enfant
mon eau est un
sourd
mon eau est un
géant qui te tient sur la
poitrine un lion
ô vin
vaste immense
par le basilic de
ton regard complice et somptueux
Aimé Césaire
Cadastre
mardi 6 juin 2017
657 - Enfant des îles
Cambodge 2013 photo 2482 n&b 1/30
Cambodge Kampong Chnang Île Kampong Lang
Au sombre étage
colonial
les plantes vertes se nourrissent de luxure
ta couche est parfumée
une tempête de senteurs
goyave dépravée délivrée de sa branche
mon bain sensuel attisant l'alcool
Entretenue parée
endimanchée de rêves
tu enfiles des soleils à ton cou
tu accroches de soleils à tes oreilles
des bracelets de soleil étincellent à tes poignets
les plantes vertes se nourrissent de luxure
ta couche est parfumée
une tempête de senteurs
goyave dépravée délivrée de sa branche
mon bain sensuel attisant l'alcool
Entretenue parée
endimanchée de rêves
tu enfiles des soleils à ton cou
tu accroches de soleils à tes oreilles
des bracelets de soleil étincellent à tes poignets
Ernest Pépin
vendredi 2 juin 2017
656 - A ce Printemps perdu
Cambodge 2013 photo 2481a n&b 1/30
Cambodge : Kampong Chnang, Île Kampong Lang, la vieille femme taillait des baguettes ...
" A ce Printemps perdu
où nous nous sommes aimés
au bord de la rivière
un jour du mois de Mai
où nous nous sommes aimés
au bord de la rivière
un jour du mois de Mai
A ce Printemps perdu
où l’on sent le bonheur
quitter cette espérance
qu’on laisse et ne voit plus
où l’on sent le bonheur
quitter cette espérance
qu’on laisse et ne voit plus
A ce Printemps perdu
et à la renaissance
d’une passion si belle
Vie qui n’existe plus
et à la renaissance
d’une passion si belle
Vie qui n’existe plus
..."
Elodie Santos A ce printemps perdu
mercredi 31 mai 2017
655 - Le fils du marchand d'oeufs
Inde 2015 photo 5018 n&b 1/30
Inde : Mysore, le fils du marchand d'oeufs
Je suis étrange, je suis original
Je me demande si toi aussi
J'entends des voix dans l'air
Je vois que ce n'est pas ton cas et ce n'est pas juste
Je ne veux pas être triste
Je suis étrange, je suis original
Je fais comme si toi aussi
J'ai l'impression d'être un garçon dans l'espace
Je touche les étoiles et ne me sens pas à ma place
Je m'inquiète de ce que les autres pensent
Je pleure quand les gens rient, je me sens tout petit
Je suis étrange, je suis original
Je comprends maintenant que toi aussi
Je dis 'je me sens comme un naufragé'
Je rêve d'un jour où ce ne serait pas un problème
J'essaye de trouver ma place
J'espère y arriver un jour
Je suis étrange, je suis original."
Benjamin 10 ans
lundi 29 mai 2017
654 - Les marchands de fruits
Inde 2015 photo 5017 n&b 1/30
Inde : Mysore, autour du Devaraja market les marchands de fruits sont bien place ...
Je me suis bien régalé de fruits d'automne,
Je me suis bien régalé avec la pomme du pommier.
Je n'ai surtout pas mangé le gland du chêne,
Je n'ai surtout pas mangé le marron du marronnier.
Je me suis bien régalé de fruits d'automne,
Je me suis bien régalé avec la poire du poirier.
Je n'ai surtout pas mangé le gland du chêne,
Je n'ai surtout pas mangé le marron du marronnier.
Je me suis bien régalé avec la pomme du pommier.
Je n'ai surtout pas mangé le gland du chêne,
Je n'ai surtout pas mangé le marron du marronnier.
Je me suis bien régalé de fruits d'automne,
Je me suis bien régalé avec la poire du poirier.
Je n'ai surtout pas mangé le gland du chêne,
Je n'ai surtout pas mangé le marron du marronnier.
Roland Topor
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